Les origines brassicoles de la famille Dubuisson sont très anciennes.

Joseph Dubuisson et les siens brassaient déjà au cours du 18ème siècle sur le domaine seigneurial de Ghissegnies, juste en face de l’actuelle brasserie.

Au moment où débute notre histoire, voilà cinquante ans que les Provinces-Unies sont Autrichiennes. L’Impératrice Marie-Thérèse règne depuis Vienne. À cette époque, les brasseries seigneuriales sont dispensées de taxes sur la production de bière, ce qui crée des problèmes de concurrence déloyale avec les autres brasseries et surtout prive le pouvoir de rentrées fiscales. En voyant diminuer de façon inquiétante leurs impôts indirects, les États du Hainaut harcèlent le pouvoir central pour qu’il prenne des mesures.

Finalement, les faits parviennent aux oreilles de l’Impératrice Marie Thérèse qui décrète, le 5 mai 1755, la démolition de toutes les brasseries seigneuriales. Le Seigneur n’a aucune envie de faire face aux huissiers, ou pire, les geôles. Par contre Joseph Dubuisson, brasseur pour le seigneur, n’a pas l’intention d’arrêter de brasser. Son patron peut bien s’agenouiller devant l’Impératrice, lui, il n’est pas noble, son seul privilège, ça a toujours été de bien faire son métier. Qu’on le laisse travailler ! Joseph fait des pieds et des mains, mais le Seigneur de Ghissegnies finit par se soumettre à la loi.

Qu’à cela ne tienne, le brasseur continuera seul. Le décret ne porte que sur les brasseries seigneuriales ? Oui. Et de l’autre côté de la route, ce n’est pas une terre seigneuriale ? Non. Joseph prend son indépendance et va s’installer en face.

En 1769, il goûte sa première cuvée, content de lui. Il note son adresse sur un carnet comptable : chaussée de Mons, à Pipaix.

Huit générations et 250 ans plus tard, c’est toujours l’adresse de la brasserie Dubuisson. En face, la brasserie du Seigneur a disparu, et à Vienne, il y a longtemps que les Empereurs s’en sont allés…

 

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